Des rives de la Méditerranée à l'Orient, de la Turquie aux sources du Gange, en suivant d'anciennes routes commerciales, parcourues par les caravanes depuis plusieurs millénaires, c'est, autant que possible, à pied que Matthieu et Françoise dérouleront un long chemin. En 2016, le premier mouvement de cette aventure les a conduits d'Istanbul à Téhéran en traversant l'Anatolie, les rivages de la Mer Noire, la Géorgie et l'Arménie. Fin août 2017, repartant de Téhéran, ils gagnent la Mer Caspienne ; puis après un transit rapide du Turkménistan, ils rejoignent l'Ouzbekistan, Boukhara, Samarkand, traversent la Ferghana puis atteignent fin novembre 2017 Bishkek, la capitale kirghize. Début septembre 2018, ils quitteront Och au Kirghizstan pour Irkeshtam d'où ils pénétreront en Chine ; puis après la traversée de la Kunjerab Pass, ils enteront au Pakistan, puis atteindront l'Inde et continueront vers Haridwar, but de leur périple.

dimanche 10 septembre 2017

Retour en Iran

29 août 2017. Nous partons pour le deuxième mouvement de notre marche sur la route des caravanes.  Nous retournons donc à Téhéran. A l'escale d'Istanbul, l'avion se remplit d'Iraniens bronzés à souhait. Pour  les femmes, robes d'été, cheveux aux vent, sourires épanouis. L'arrivée sur le tarmac ne montrera plus que têtes couvertes de hijabs et parfois de noirs tchadors pour cacher ces extravagantes tenues occidentales.
Un tampon nonchalant s'abat sur nos passeports. Il est 4 heures du matin, les bagages arrivent. Plusieurs personnes proposent de nous aider. Nous parlons du cinema français avec le chauffeur de taxi. Nous sommes bien de retour en Iran.
Notre ami Jamil première rencontre Iranienne à Jolfa en 2016, nous accueille chez lui pour deux jours.
Objectif de la première journée : changer de l'argent et acquèrir une carte SIM.
Amoureux de la nature, Jamil nous emmène au préalable sur les hauteurs de Téhéran pour flâner au paradis des oiseaux afin de nous reposer de notre long voyage depuis la France. Nous trainons au milieu de toucans, aigles, cygnes, et autres oiseaux enchanteurs jusqu'à ce que l'idée de changer de l'argent pointe dans nos esprits.



Nous repartons donc pour le centre de Téhéran, pleins d'espoir. Hélas, inconscients que nous étions ! Nous sommes jeudi, veille du vendredi, jour de congé en Iran. Notre excursion ornithologique nous a quelque peu retardés et nous trouvons portes closes auprès des habituels pourvoyeurs de monnaie. Nous reprenons le chemin de la maison ... au milieu d'embouteillages monstres. Imaginez 8 files de voitures au coude à coude. C'est le meilleur qui gagne. Mètre par mètre, nous avançons.  Ce chaos coutumier à Téhéran fait le bonheur de petits vendeurs : ballons, films piratés, biscuits, boissons, mouchoirs, .... et même, du carburant en jerricans pour les imprévoyants qui auraient sous-estimé leur réserve pour la journée. 5 heures en voiture pour cette expédition de moins de 50 kilomètres.  Un dicton dit qu'à Téhéran, on ne fait qu'une course dans la journée.


Le lendemain priorité est donnée à l' achat d'une carte SIM et à l'invitation à déjeuner que nous offrons à notre hôte. Nous mettons en place une stratégie pour réunir les deux objectifs dans un périmètre rapproché. Virtuosité du vendeur de carte. Nous sommes parés pour communiquer avec le monde : 4 G, internet à volonté... Nous nous apercevrons rapidement que la couverture de télécommunication en Iran n'est pas vraiment équitablement répartie. Et c'est ainsi que nous avons passé près de cinq jours sans même un réseau téléphonique. Il est vrai que nous étions dans une zone montagneuse très peu peuplée.



Jamil nous fait découvrir son restaurant favori, un fast-food à l'Iranienne bondé, populaire et vivant. Nous y avons mangé vaillamment des sandwichs au kebab surdimensionnés qui feraient honte aux grandes enseignes états-uniennes. Arriver à terminer sa portion relève d'une exploit.



Et c'est le ventre bien plein que nous sommes rentrés à la maison pour une sieste digestive avant les festivités du soir avec des amis de Jamil qui ont clos notre séjour à Téhéran.
Le lendemain, après un dernier coup d'oeil sur la tour Azadi, nous quittons la capitale et notre chaleureux et généreux ami pour rejoindre Qazvin, ville à taille plus humaine.


Matthieu et Françoise